Situation
route de rennes -
Nozay
entre les étangs Guyon et le
domaine privée du château de la Touche
Latitude : 47.574036 |
Longitude : -1.622061
La pierre bleue de Nozay se retrouve dans tout le patrimoine bâti de la région de Nozay et le nord de la Loire-Atlantique (44) , autour de Châteaubriant. Si la plupart des carrières sont aujourd’hui remblayées, l’association ASPHAN réhabilite le site de la carrière de la pierre bleue, anciennement dénommée carrière du Parc, pour faire revivre le savoir-faire disparu des carriers et des tailleurs de pierre ; et pour aussi protéger 1,2 ha de landes schisteuses, des espaces naturels sensibles qui sont menacés de disparaître.
La
carrière est ouverte à la visite. Deux guides sympathiques (Miss Liken pour l’aspect écologique et
Pierre Kitaille pour l’épopée des carriers), vous accueilleront et vous conteront une histoire en bleue et vert.
Les enfants vivront une aventure inoubliable en se glissant dans la peau d’un botaniste ou d’un
sculpteur.
La pierre bleue de Nozay
En arrivant dans la région de Nozay, vous êtes impressionné de la voir si présente
Sa couleur : elle passe par des nuances de gris clair et de bleu pâle et s’assombrit sous la patine du temps. Elle verdit lorsque les mousses et les lichens s’y ’accroche et elle se teinte de reflets ocre lorsqu’elle est chargée en oxyde de fer.
Sa localisation : Sur la commune de Nozay elle se trouve à l’ouest de la ville où elle affleure partout. Elle fait partis de cette veine de schiste qui va de la Bretagne à l’Anjou.
Sa formation : elle s’est formée il y a 370 millions d’années (l’ère primaire. Llandvirnien-Llandeilien). A l’origine l’argile présente dans le sol subit avec les mouvements géologiques, des hausses de pression et des hautes de températures, et se métamorphise ainsi en schiste, se mot signifie : roche feuilletée.
Sa composition : La pierre bleue est un schiste sub-ardoisier, à grain très fin. Elle se délite en morceaux insuffisamment minces pour être utilisés dans la couverture de l’habitat, comme à Trélazé ou à Maël-Carhaix. Elle est essentiellenent constituée de muscovite et de chlorite bien cristallisées.
La technique d’extraction
Rapide historique L’extraction et le travail du schiste furent sans conteste la plus grande industrie de Nozay, la plus ancienne aussi. Dès l’Antiquité, ce schiste a été utilisé pour paver les voies romaines locales. A la Renaissance, la pierre bleue connaît une période florissante. De nombreux gentilshommes éprouvent alors le besoin de construire ou de reconstruire leur demeure en utilisant la pierre locale. Vers 1870, après deux siècles d’oubli, l’ingénieur alsacien J. Franck, modernise l’extraction du schiste et dynamise l’économie locale. Avant la première guerre mondiale plus de 300 ouvriers vivaient de cette activité réparties dans une trentaine de carrières tout autour des lieux-dits la Villatte, les Mernais, la Colle, Boissais,… . Dans les années 1930, l’arrivée du béton concurrence fortement la pierre. Aujourd’hui il n’existe plus qu’une seule entreprise qui exploite cette pierre avec des techniques modernes. Si la plupart des carrière sont aujourd’hui remblayées, l’association a réhabilité le site de la carrière du Parc pour faire revivre ce savoir faire disparu.
L’extraction traditionnelle Le travail du carrier est manuel et les outils ont très peu changé dans le temps. L’extraction commence par la découverte (le décapage de la végétation de lande et de l’humus). Les carrières sont à ciel ouvert. Le carrier tire la roche du front de taille*. Celui-ci descend par palier. Pour détacher les blocs de la roche mère, le carrier procède par décollement des blocs. Il utilise un marteau et des coins qu’il insère dans le feuilletage naturel de la roche pour y créer une fente. Il les introduit à distance régulière pour déliter des bloc de l’épaisseur choisi. Les diaclases, fractures naturelles de la roche, délimitent des bancs de longueur variables d’une carrière à l’autre. Les carrières se trouvaient ainsi « spécialisées » dans des types de produits finis. Le carrier utilise aussi la poudre noire*qu’il place dans des trous percés à la « chanteperce » pour décoller verticalement les blocs du front de taille. Pour remonter, les blocs ainsi détachés, les carriers les chargent sur des wagonnets plats positionnés sur des rails. Un treuil activé manuellement hisse les wagonnets hors de la carrière. Il n’y a pas toujours de wagonnet et de rail, alors les morceaux sont hissés directement sur le sol du plan incliné. Les morceaux plus petits sont remontés dans des wagonnets-bennes ou laissé sur place pour remblayer les zones extraites.
La taille Le travail de taille se fait sur place. Les blocs mis sur chant sont aplanis grâce au marteau-taillant. Cet outil qui servait aussi à creuser les auges, tient de la pioche et du marteau et a deux extrémités affûtées d’une largeur différente. Il pouvait peser jusqu’à 11 Kg. Les carriers travaillent toute la journée, et par tous les temps. Pour se protéger du vent, ils confectionnent des « tue-vent », sortes de grands panneaux de genets et/ou de bruyère. Avec des résidus de pierre, ils construisent aussi des abris en pierres sèches, pour leur déjeuner. Le mobilier y est très simple : quelques rondins en guise de chaise et de table. Parfois une petite cheminée sert à réchauffer les gamelles du repas.
Front de taille : partie rocheuse de la carrière d’où le carrier tire la pierre. La paroi prend souvent la forme d’un escalier.
Poudre noire : explosif composé d’un mélange de soufre de salpêtre et de charbon de bois.
Un espace naturel protégé
La lande schisteuse
Ajoncs en fleurs
Un sol caillouteux, peu profond, sec, pauvre et acide limite la diversité des végétaux. On y trouve des lichens, des mousses, des orpins, des bruyères, des ajoncs, des genêts et quelques arbres rabougris. Dans ce biotope se plaisent les lézards, les couleuvres, les lapins, les renards et les troglodytes (minuscules oiseaux qui nichent dans les broussailles au ras du sol).
photos portrait de carriers.
Ouvriers de M. Doucet, carrière des Pompières à Nozay.
Debout de gauche à droite : Pierre DOUCET, Pierre ROUSSEL , jean MARTELIER , Louis HAMON , Emile GIQUIAUD , Lucien LEMASSON .
Assis devant de gauche à droite : Louis BROCHARD, Pierre LABARRE.