L'Enclos

L’église du Vieux-Bourg de Nozay, propriété de l’ASPHAN, est un rare exemple d’architecture religieuse médiévale. Elle forme avec l’ancienne cure attenante du 16ème siècle un enclos paroissial entièrement construit en pierre bleue.

Elle est à l'origine de l'Association…

Mentionnée pour la première fois en 1459, l’église paroissiale St Pierre-aux-Liens est remaniée et agrandie au cours des 12e, 15e et 19e siècles. Elle est vouée au culte jusqu’en 1870 date de sa désacralisation.

Ensuite l’édifice est vendu et divisé entre plusieurs propriétaires. A partir de 1979, les bénévoles de l’association rachètent les différentes parties du monument afin de le sauver de la démolition et de le restaurer. L’église est classée Monument Historique en 1989.

Le jardin de l'Enclos et l'entrée de l'église, avec la porte dite "des morts"
Le jardin de l'Enclos et l'entrée de l'église, avec la porte dite "des morts"


Visite de l'Enclos en images :


Du VIe siècle à 1978 

Plus de 1500 ans d’histoire…

La fontaine St Pierre témoigne du passage des premiers évangélisateurs sur la commune de Nozay autour des VIème-VIIe siècles. Au cours de cette période, un édifice, sans doute modeste, est construit sur un cimetière mérovingien. Pour preuve, des travaux de terrassement au XIXe siècle ont mis à jour des sépultures et plus particulièrement des sarcophages.

Du XI au XIIIe siècle, l’abbaye de St Florent de Saumur investit le territoire de Nozay et y installe un prieuré. Celui-ci fonctionnera grâce aux revenus ecclésiastiques de Nozay dont Bernard d’Escoublac, évêque de Nantes, confirme la donation en 1149 en faveur de cette abbaye. Parallèlement, l’église paroissiale se dessine peu à peu, ajoutant à ses maçonneries carolingiennes (dites en épi) des éléments romans (petite fenêtre en grès roussin), et une charpente de clocher au XIIIe siècle, tous ces éléments encore visibles sur l’édifice de nos jours.

A l’approche du XVe siècle, l’église est considérablement agrandie et remaniée dans le style gothique. La nouvelle construction n’hésite pas à mordre sur une partie du cimetière pour y placer une longue nef. Le bâtiment tout naturellement de style gothique possède un chevet droit.

Une charpente de chêne en forme de vaisseau renversé abrite la nef. Le joyau de l’église sortira de terre dans la foulée : le transept Nord est sculpté dans le schiste bleu dans le plus pur style du gothique flamboyant. Il servait de chapelle seigneuriale.

Il s’enrichit quelques décennies plus tard, de peintures murales illustrant le martyre de St Etienne et celui de St Blaise. Pour ne pas être en reste, on bâtit vis-à-vis de ce nouveau transept un presbytère. L’emploi du schiste taillé rappelle le style des manoirs disséminés dans la campagne alentour.

En 1782, ce qu’on pourrait appeler « l’enclos paroissial » comporte en son cœur l’église en forme de croix latine, flanquée au sud par une grande sacristie et un petit cimetière. Au nord et à l’est, on trouve le presbytère, sa cour et son jardin ; le tout enclos de murs. La cure et l’église remplissent leur office jusqu’en septembre 1796. Pendant les troubles révolutionnaires, le prêtre constitutionnel est arrêté et incarcéré. Jusqu’à la fin de la révolution, l’église désignée parfois comme « temple du décadi » servira plus ou moins régulièrement aux assemblées du décadi, aux fêtes nationales, et aux assemblées électorales du canton. Ce n’est qu’en 1802, que l’église paroissiale retrouvera sa fonction cultuelle. Le curé Leparoux, qui vivait clandestinement à Marsac, y reprendra son service.

Au XIXème siècle la population nozéenne s’accroît et l’on est à l’étroit dans la vieille église du bourg. La ville située le long de la route Nantes –Rennes se développe sans cesse et concentre la quasi totalité de l’activité économique et administrative.Va-t-on réparer, agrandir,

ou reconstruire le vieil édifice ? En 1828, après de multiples tergiversations, on l’agrandit. Un vaste chevet en forme d’abside s’élève dans la cour de l’ancien presbytère. On y adjoint deux nouvelles sacristies.Malgré cela, trente ans plus tard, l’église s’avère encore trop exiguë  ; certains déplorent sa vétusté et son caractère disparate. Après bien des combats, une nouvelle église paroissiale voit le jour en 1869 aux portes de la ville. Certains voudraient faire de l’ancienne église, une chapelle annexe, un hôpital, rien n’y fait. Bâtiment communal, elle sera vendue pour 2520 francs en 1873 et achetée par des notables proches de la municipalité. Divisée et convertie en grange, garage, entrepôt, écurie, elle tombera dans l’oubli pour un siècle.

 

En 1978, des Nozéens se réunissent et créent l’ASPHAN (en 1979) pour la sauver de la démolition.

ASPHAN, l'Enclos du Vieux Bourg en vue aérienne
L'Enclos du Vieux Bourg
ASPHAN, église du Vieux Bourg de Nozay (44170) Porte des morts de style gothique flamboyant XVe siècle
Porte gothique flamboyant
État de l'église, lors de son rachat par l'ASPHAN
État de l'église, lors de son rachat par l'ASPHAN


La nef de 200m² marie des maçonneries du XIIe et du XVe avec une charpente en chêne des XIIIe et XVe s., en forme de vaisseau renversé. La partie XIIIe de la charpente accueillait le clocher jusqu’à sa démolition en 1885. Les quatre fenêtres en plein cintre, d’un faux style roman, datent du XVIIe s. Les deux portes (ouest et sud) et une baie rectangulaire (mur nord de la nef ) subsistent de l’époque médiévale. Les murs sont ornés d’inscriptions médiévales du XVe s., de plusieurs croix de consécration, et d’une lître funéraire faisant mémoire à Henri II de Bourbon, prince de Condé, mort en 1646.

Le transept garde dans ses liaisons avec la nef et le chœur des maçonneries antérieures au XIIe s., restes de l’édifice primitif. L’arc légèrement brisé du bras sud et la fenêtre faîtière en grès roussin témoignent de la transition du roman et du gothique. Le bras nord a été entièrement refait en pierres de taille à la fin du XVe s., dans un style gothique flamboyant. Il affiche notamment au nord-est une fenêtre trilobée à meneau vertical et une corniche sculptée.

 

En outre, il abrite des peintures murales du début du XVIe s., représentant des scènes de la lapidation de St Etienne et du martyre de St Blaise. Quelques niches et bassins en schiste et en tuffeau sculpté agrémentent l’ensemble. Le chœur et les deux sacristies ont été construits en 1828. D’un chœur droit de 5m de profondeur, éclairé par un large vitrail, l’on va passer à un chœur arrondi de 15m de long, éclairé par deux baies. Le nouveau toit était habillé à l’intérieur par une voûte en bois peinte en bleu azur, ornée d’étoiles dorées et d’hermines bretonnes. Une corniche en stuc doré courait entre le mur et le plafond. Deux particularités font de ce chœur XIXe une curiosité : les deux grandes niches qui ne se rattachent à aucune école d’architecture connue, et quatre poteries d’abat-sons insérées dans les murs et destinées à renforcer l’acoustique.

 



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