ASPHAN

Association de Sauvegarde du Patrimoine Historique et Artistique de la région de Nozay


L’époque contemporaine (Partie 1) 

Le XIXème siècle représente, pour Nozay, une période de bouleversements importants. Des modifications urbanistiques à l’essor des premières industries en passant par la naissance de nouveaux commerces, la commune connaît son âge d’or. 

 

LE XIX SIECLE

Les débuts du XIXème siècle sont marqués par le retour des nobles exilés pendant la Révolution Française. Les châteaux sont reconstruits à Nozay, à Saffré ou Abbaretz. Natif de Nozay, Louis Guerry, notaire public à Nantes revient au pays pour finir paisiblement sa vie. Il choisit comme dernière maison une petite chapelle en bordure du chemin vers Nantes.

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Décoration intérieure de la Chapelle Guerry
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Tête de Saint Maimboeuf

Cette chapelle abritait plusieurs statues dont celle de la Vierge à l’Enfant et deux saints ruraux, Saint Maimboeuf et Saint Fiacre. En 1806, il décide de restaurer l’édifice. Le 21 novembre 1809, Louis Guerry décède et est enterré dans sa chapelle. Son épitaphe est encore visible. La commune de Nozay a voulu lui rendre hommage en baptisant la voie qui relie le bas de la côte de Mocquesouris à la route de Puceul « Rue de la Chapelle Guéry ».



A partir des années 1820-1830, la ville se développe et concentre les principales activités économiques et administratives au détriment du bourg. Ainsi, en 1852, une nouvelle mairie est construite. Elle remplace un ensemble de bâtiments qui rassemblait la mairie, les halles et la prison seigneuriale.

 

Des habitants généreux  ! 

La tour de la mairie abrite une cloche, datée de 1820. Cette cloche a été achetée par la municipalité grâce à un don fait par les habitants de Nozay. En effet, après Waterloo, en 1815, des régiments prussiens résident à Nozay. Quelques années plus tard, les dépenses de ce séjour sont payées aux Nozéens qui ne souhaitent pas conserver cet argent et le donnent à la mairie !

 

La population de Nozay augmente considérablement en quelques années, elle passe de 2 216 habitants en 1821 à 3 439 en 1856. Nozay devient la commune la plus peuplée du canton ! L’église du Vieux-Bourg, vétuste, n’est plus suffisante.

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L’église Saint Pierre aux Liens

Certains fidèles ne peuvent assister aux offices car l’église est trop petite. Dans un premier temps, des travaux d’extension sont réalisés, le chœur est agrandi mais cette mesure se révèle insuffisante. Finalement, en 1860, sous l’impulsion du maire Stanislas Blanchet et du curé Céleste Hillereau, l’implantation, le plan et le devis d’une nouvelle église sont arrêtés. La nouvelle église est ouverte au culte le 28 février 1869.

L’érection de cette église met fin à une longue querelle entre les habitants de la ville et ceux du vieux-bourg. Ces derniers ne souhaitaient pas changer leurs habitudes et trouvaient de nombreux motifs pour faire échouer ce projet.

 

Un lieu multifonctionnel ! 

A partir des années 1870, l’église du Vieux-Bourg est abandonnée et désacralisée. L’église médiévale est alors malmenée, elle est divisée en six parties réparties entre 14 propriétaires. Le chœur est transformé en étable, la sacristie en forge ! La nef est utilisée comme entrepôt, grange... et abrite également le corbillard municipal !

 

On ne peut parler de la première moitié du XIX siècle sans évoquer Jules Rieffel. Cet ingénieur alsacien, arrivé en 1830, invente une grande entreprise agricole et industrielle moderne. Après d’importants défrichements, il crée un nouveau paysage avec des champs entourés de haies, de chemins et de fossés.

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L’institut agricole de Grand-Jouan
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Grand-Jouan en 2011

Tout est expérimental pendant des décennies : la fabrique d’instruments agricoles, les engrais… Jules Rieffel a fondé une « école primaire d’agriculture » et surtout l’ « Institut agricole de Grand-Jouan » qui fonctionne de 1842 à 1895.

 

A partir des années 1870, Nozay connaît son âge d’or. Les mutations économiques, industrielles et sociales marquent profondément la commune. Tout d’abord, sous le Second Empire, un nouvel urbanisme apparaît à Nozay. Afin d’élargir les rues, les façades des maisons, pour la plupart construites au XVIème siècle, sont abattues et remontées à la suite d’un plan d’alignement. Ces modifications urbanistiques accompagnent le nouveau tracé de la route impériale de Nantes à Rennes. Napoléon III en profite pour s’arrêter à Nozay et complimenter la tenue du Relais de Poste aux chevaux.

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La gare de Nozay

Surtout, le chemin de fer arrive à Nozay en 1885 et bouleverse les quartiers ouest, limitant l’urbanisation. La gare de Nozay, halte sur la ligne Saint-Nazaire-Châteaubriant-Laval-Paris, est à la fois gare marchande et de voyageurs.



Vers 1850, un ingénieur alsacien, Monsieur Franck, s’installe à Nozay et modernise l’extraction du schiste.

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Carrière de Mr Franck
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Carrière de Mr Doucet

Des exploitants carriers le suivent, les Doucet, Lemasson, Bouvet relancent cette activité oubliée depuis deux siècles environ. Plus qu’une simple activité, l’exploitation du schiste devient une véritable industrie faisant de Nozay le principal centre d’extraction. La commune exporte sa pierre bleue grâce au chemin de fer. Les besoins sont colossaux. Utilisé pour moderniser les exploitations agricoles, le schiste sert aussi à fabriquer de nombreux objets de la vie quotidienne.

A côté de cette activité très importante pour la commune, de petites industries voient le jour : la laiterie de la Boulnais, la coutellerie. 

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Nozay, un jour de marché
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La fontaine surmontée d’une motte de beurre

Nozay devient une commune très animée avec ses nombreux commerces, ses foires et marchés. Ainsi, le lundi est le jour traditionnel du marché qui rassemble des marchands de tissus, de boutons, de volaille. La place de la Beurrerie rassemble les marchands de beurre. De nos jours, le seul témoin de cette activité est la fontaine de schiste surmontée d’une motte de beurre.

Enfin, sous la IIIème République, les premières écoles voient le jour rue de la Gare, route d’Abbaretz ou route de Marsac. L’école route de Marsac a été construite en 1878 puis agrandie à différentes reprises au XXème siècle. Elle ferme en 1993 lorsque toutes les classes maternelles et primaires publiques se regroupent route d’Abbaretz.

 

La Première Guerre mondiale bouleverse cette prospérité et met fin à cet âge d’or.