Présentation des propriétaires des moulins de Treffieux de la Révolution à 1950

                                                        Emplacement des moulins
Emplacement des moulins

 

      A  la Révolution, seuls deux moulins sont répertoriés : le moulin à eau de la Fleuriais et le moulin à vent de la Fleuriais Grande Roche. Ils appartiennent en 1813 à Armand Bouvais de la Fleuriais et son épouse Catherine Maillard.

                             

           Moulin à vent de la Fleuriais Grande Roche parcelle C 815, Révolution-1847;

Moulin à eau de la Fleuriais parcelle F 119, Révolution-1924;

 

 

     Jacques Carmichael de Baiglie, négociant, achète à la famille Bouvais de la Fleuriais résidant à Carquefou, le château de la Fleuriais et ses dépendances, quatre métairies et deux moulins ,l'un à eau sur le Don et l'autre à vent appelé le moulin de la Roche, le tout pour 40 000 francs. (Archives notariales détruites en 1943).

     Un bail établi le 25 février 1823 avec François Chrétien et son épouse Louise Leroy énumère les conditions habituelles de fermage, comme par exemple :

       « élever pour son propriétaire pour chacun an, deux ou trois couvées de canards, quelques pigeons qui sont déjà au moulin.

      De souffrir que son propriétaire fasse sur la chaussée du moulin à eau (…) s'il le juge à propos, un moulin à froment.

      De donner à son propriétaire une portion des produits de la pêche.

      De donner quelques journées de cheval de selle ou de collier chaque année si le propriétaire le requiert.

      Les preneurs paieront les trois vingt quatrièmes de toutes les contributions de la terre de la Fleuriais»

   

    Par contre comme le pré de la Fleuriais est toujours affermé à un autre fermier pour cette année, le propriétaire fournira 1500 kg de foin pour indemniser les preneurs.1

 

   Un deuxième bail du 23 avril 1832 d'une durée de 9 ans est établi avec Louis Breger et son fils, tous deux meuniers au moulin de Toulon (Nozay). Ce bail reprend les mêmes clauses que le précédent. Son montant annuel est de 600 francs soit cent francs de plus que le précédent.2

 

    Il semblerait que le moulin à vent soit démoli avant 1847. Le recensement en 1846 indique un meunier à la Fleuriais et n'en recense aucun en 1851.Il est précisé qu'en 1847 une maison est démolie là où se trouve le moulin à vent et que sa base imposable est de 47,70 francs, ce qui correspondrait à l'imposition du moulin.

 

    La propriété du moulin à eau suit les aléas des héritages successifs en commençant par Rosalie Borel épouse Carmichael, veuve qui a l’usufruit des biens en 1824. Au décès de cette dernière en 1844, se rajoutent les conjoints ce qui donne comme liste possible de copropriétaires successifs de ce moulin en suivant les noms notés dans les matrices cadastrales jusqu'en 1924 : Marie Carmichael (fille de Rosalie), Clémentine Bouteiller veuve Bouteiller (fille de Rosalie), Angélique et Louise Bouteiller (filles de Clémentine), Caroline Rosalie Henriette Bouteiller (fille de Clémentine) épouse Louis Plouays de Chantelou et Jacques Plouays de Chantelou (fils de Caroline et Louis).

  En parallèle au moulin, un « bâtiment de machine à vapeur » est noté comme construction nouvelle en 1891 et considéré avec le moulin comme non imposable en 1924 .

 

 

Trois autres moulins sont répertoriés au cours de ce 19° siècle : un à tan et deux céréaliers

 

 

 

Moulin à tan de la Pile, parcelle F 633, 1828-1943

 

 

     Julien Gonel est le premier propriétaire reconnu sur le cadastre initial. De 1828 à 1901, la famille Gonel réside à la Pile, le chef de famille exerçant le métier de serger ou foulonnier.

     Julien Gonel vend le 10 décembre 1828 pour 6 100 francs à Julien Bizeul, tanneur, tous les biens immeubles qu'il possède dans la commune dont son moulin.3

     Le même jour, M. Bizeul donne à titre de ferme à M. Gonel pour trois cents francs par an. Ce bail expirera au décès de M. Gonel et de son épouse. Il est précisé que « M. Bizeul aura droit de faire construire un moulin à écorce sur la même chaussée où se trouve la pile et la même roue fera mouvoir les deux usines ».4

 

    La propriété du moulin, suite au décès des parents (1832 et 1869) revient en indivision à leurs deux filles Julienne et Marie. Le décès, le 11 mars 1874, de Stanislas Blanchet, époux de Julienne, amène cette dernière en accord avec sa sœur, à procéder au partage anticipé de leurs biens, sous conditions d’usufruit, en faveur de ses trois enfants, Marie étant célibataire. Le moulin est attribué à Stanislas Blanchet fils qui se voit attribuer un héritage de plus de cinq cent mille francs.5

    Il décède sans héritier le 9 avril 1893 et sa sœur Marie Amélie Julienne épouse Alexis Letourneau hérite du moulin.6

   De 1828 à 1901, la famille Gonel réside à la Pile, le chef de famille exerçant le métier de foulonnier. En 1906, la profession notée est métayer ainsi qu'en 1911 avec une autre famille: les Hamon.

Le moulin est considéré comme bâtiment rural en 1943.

 

Moulin à vent de la Claie des Bois (de Bel-Air ou Chrétien), parcelle C 58 / 1837-1923

 

    François Chrétien époux Leroy bâtit ce moulin en 1837. Il meurt en 1840 et c'est un de ses fils Julien Chrétien époux Durand qui lui succède et habite au moulin jusqu’en 1887, année de son décès. En 1875,il fait reconstruire le moulin.

    Le 31 octobre 1885, il procède au partage anticipé de ses biens entre ses trois enfants Julien, Pierre, tous les deux meunier et leur sœur Anne-Marie. La valeur totale de cette donation est estimée à plus de 11000 francs. Le premier lot comprenant entre autre le moulin construit en pierres et le bâtiment abritant la minoterie à vapeur est attribué à Julien Chrétien. A charge pour lui de verser une rente annuelle de 500 francs à son père.6 bis

    Marié en 1896 avec Marie Joséphine Chevalier, il meurt en 1907, sans enfants. Sa sœur Anne Marie Chrétien épouse Étienne devient la propriétaire. L'activité de meunerie est réduite et l'enquête de 1923 mentionne que ce moulin fonctionne « en cas nécessité quand il y a du vent et peut moudre 100 quintaux », produit de la farine pour animaux et est le seul moulin à vent de la commune. Au recensement de 1931, aucun meunier n'est noté à la Claie des Bois ni dans l’enquête préfectorale.7

 

 

 

Moulin à vent des Landes ou Cavalan parcelle G 52, 1837- 1907

 

    Ce moulin, construit en 1837 par Claude Yves époux Boisseaux, meunier à Cavalan passe à ses filles Marie et Anne quand il décède le 24 juin 1855.8 Par le jeu des donations, c'est Anne Claude qui devient propriétaire le 19 octobre 1861 puis sa fille Jeanne Perrinel veuve de Julien Robert le 28 février1876, et en troisième mutation le 7 février 1880, François Perrinel époux Crossais, frère de Jeanne.9 En 1907, Constant Crossais, gendre de François Perrinel met fin à l'exploitation du moulin.

 

 

 

   Cinq moulins en activité au cours du 19° siècle. Un seul en activité en 1923 à l'activité épisodique.

 

   Deux familles de meuniers, les Chrétien pour la Claie des Bois et les Claude/Perrinel pour Cavalan. Pour les autres, de très gros propriétaires comme la famille de négociants les Carmichael de Baiglie/ Bouteiller pour les moulins de la Fleuriais ou la famille de notables nozéens les Bizeul/Blanchet pour la Pile.

 

Source:Archives départementales 44

1: 4 E 65 32 / 2: 4 E 107 23 / 3: 4 E 65 37 /

4: 3 Q 19 184 / 5: 4 E 55 56 / 6: 4 E 66 88 / 6bis: 4 E 107 124 /

7: 6 M 1082 / 8: 3 Q 19 231 / 9: 2 Q 7017 /

 

Le diagramme ci-dessous présente la chronologie des moulins en activité, les dates de début et de fin étant arrondies pour simplifier la présentation. La durée d'activité de chaque moulin est précisée dans son étiquette.

 

 

 

 

 

 

Travail de M. Passalacqua pour l'Asphan le 5 décembre 2023

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