Présentation du moulin à eau de la Villatte de la Révolution à nos jours 

 

Tableau simplifié des propriétaires successifs du moulin à eau de la Villatte (A 1528)

dates

 

Nom des propriétaires successifs

De:

 

 

Nom des propriétaires

successifs

A:

 

Mode d’acquisition

1798

Louis de Bourbon Condé

Louis Adrien Fabré et M. Lenoble

Achat comme bien national

1804/1809

Louis Adrien Fabré et M. Lenoble

M. Pelloutier

Achat en deux temps 1804 et 1809

1812

M. Pelloutier

Jean Martin et son épouse Jeanne Deshais

 

Arrentement du moulin sans étang

 

 

24/02/1817

 

Jean Martin et son épouse Jeanne Deshais

René Claude et Marie Barbé

Achat

09/11/1824

 

René Claude et Marie Barbé

Jean Jacques Aimé Foucault et Étiennette Gicquel , Jean Garaud et Rose Gicquel

Achat pour 10 000 francs du moulin

M. Joseph Clément Le Marié Haubrais

Achat pour 6 000 francs de l'étang

01/06/1838

 

Société «Filature de la Villatte»

directeur M. Foucault

Frères Choimet

Achat pour 72 000 francs

30/06/40

Frères Choimet

M. Auguste Aubert Blanchais

 

Achat par adjudication pour

33 100 francs

 

1873

M. Auguste Aubert Blanchais

M. Hugues François Aubert

Succession seul héritier

 

27/06/1883

 

M. Hugues François Aubert

Joseph François Claude

Achat sur adjudication volontaire pour 27 100 francs

1906

Joseph François Claude

Joseph Marie Louis Claude, époux Jounel

Succession

1933

Joseph Marie Louis Claude, époux Jounel

Pierre Marie Joseph Claude

Succession

1973?

Claude ?

Bourseau

Achat

           Minoterie Bourseau toujours en activité (2022)

.                            Les prix indiqués ne correspondent pas toujours aux mêmes biens vendus.

 

Localisation des parcelles cadastrales en 1820 :

        A 586: Étang de la Villatte, 29 ha 39 a 42 ca /

        A 1525 : moulin de la Villatte, pré de 18 a 27 ca

        A 1526 : four, 20 ca/ A 1527: écurie puis forge, 65 ca /

        A 1528 : moulin à eau, 63 ca

 

 

Description du moulin en 1798: «bâti en pierre, couvert d’ardoises, contenant vingt-sept pieds de long sur vingt-cinq de long (soit 8.10 mètres sur 7.50 mètres environ) et huit de haut (2.40 mètres), ayant ses meules, roues tournantes et ustensiles propres au moulage, consistant en une écurie couverte de paille de quinze pieds de long sur dix de large (4.50 mètres sur 3 mètres) et huit de haut(2.40 mètres), four, autre écurie en mauvais état, issues,»

 

     1809

     M. Pelloutier est propriétaire entre autre de l’étang et du moulin. Pour la période de la Révolution, (se reporter au texte correspondant à cette période qui détaille les modalités de règlement de l’expropriation du prince de Condé)

 

   

      1812

      Le 23 septembre, M. Pelloutier arrente le moulin à la famille Martin sans l’étang pour une rente annuelle de 500 francs en or ou argent (Ad 44, 4 E 65 26).

       A noter que René Claude et son épouse sont fermiers au moulin à eau de 1816 pour un bail de six ans.

 

     1817

     Le 24 février, Les époux Martin revendent avec l’accord de M. Pelloutier aux époux René Claude et Marie Barbet pour un montant de 10 000 francs en or ou argent. En fait, les Martin remboursent à M. Pelloutier le capital de la rente établie en 1812 (source indirecte mention origine de propriété (Ad 44,4 E 12 258)).

 

     Quand M. Pelloutier décède le 9 août 1818 à Nantes, l’étang de la Villatte est affermé comme lieu et réserve de pêche.

 

     1824

 

     Le 9 novembre, les époux Claude vendent le moulin à M. Jean Jacques Aimé Foucault, filateur de coton et son épouse Étiennette Gicquel, à M. Jean Garaud et son épouse Marie Gicquel (notaire Dubois Nantes 4 E 12 258).

     Une description de la propriété est donnée: un moulin à eau, four, écurie en ruines, jardin et deux prés. La vente se monte à 10 000 francs qui seront exigibles le 24 juin 1836 à 5% l’an. Les meules du moulin ne sont pas comprises dans la vente.

Le même jour, M. Joseph Clément Le Marié Haubrais leur vend l’étang de la Villatte, 40 ares dans les Grés, le matériel de pêche et cela pour 6 000 francs qui seront exigibles le 25 décembre 1830 à 5% l’an. M. Le Marié a acquis cet étang en 1819 par achat lors de l’adjudication des biens de M. Pelloutier. (Ad 44, 2 Q 1316)

 

     M. Foucault est filateur de coton et aménage le moulin en fonction de cette production. On en voit la réalité lors de la vente en 1840 qui décrit en détail la filature qui n’a plus rien à voir avec l’ancien moulin qui n’est pas mentionné comme tel.

 

      1827

      Le 5 février, échange de 2 pièces de terre entre M. Foucault, sa femme Etiennette Gicquel, Jean François Garaud , sa femme Rose Marie Gicquel, tous les quatre demeurant à la Villatte avec René Claude farinier et sa femme Marie Barbet (Ad 44, 4 E 65 36)).

 

 

      1828

      La femme de M. Foucault décède le 29 octobre. M. Foucault avait déjà monté une société avec son beau-frère mais il précise qu’elle va être liquidée (notaire Poullain à Nozay).L’oncle maternel M. François Gicquel, négociant à Nantes, est nommé tuteur des trois enfants du couple. Les Gicquel sont nés à Blain.

 

 

     1829

     Le 25 décembre, création, de la société en commandite : Filature de la Villatte (Ad 44, 6 U 697). M. Haentjens est actionnaire pour une action dans cette société. On retrouve ainsi toujours ce milieu de négociants nantais qui investit entre autre dans cette commune de Nozay en achetant des terres et bouleversant les façons de faire agricoles (Grandjouan avec Haentjens et Rieffel) ou en introduisant une industrie textile (Foucault puis Aubert).

 

 

      1838

      Le 1er juin, la Filature de la Villatte est vendue aux frères Choimet de Nantes pour  72 000 francs.(Ad 44, 4 E 3 68)

A savoir:

      10 000 francs chaque 30 juin des années 1840, 1841, 1842.

      15 000 francs chaque 30 juin de 1843 et 1844.

      12 000 francs le 30 juin 1845.

     Intérêts à 5% par an en deux termes au 30 juin et au 30 décembre

     La liste des biens vendus précise: un étang, le bâtiment de la filature ayant trois étage d' une pièce chacune, une maison d’habitation pour le gérant, une autre maison pour loger le serrurier, une boulangerie, une écurie, une boutique de forge, un hangar, un jardin et pâtures.

     Une description des outils et des machines est donnée. C'est toujours une énergie hydraulique qui est employée. On peut en comparant les détails du descriptif immobilier mettre au compte de M. Foucault, la majorité des constructions énumérées en 1840.

 

    1840

     Les frères Choimet à Nantes sont déclarés en faillite en 1839, ce qui entraîne la vente de la filature pour un prix de 33 100 francs. Le 30 juin 1840 (Ad 44, 2Q 1347)

     Cette fois-ci, le cahier des charges de l'adjudication décrit minutieusement la maison d'habitation à un étage et huit chambres, le bâtiment de la filature de deux étages , la forge, l'écurie, le hangar et la petite maison.

     Le nouvel acquéreur M. Auguste Aubert Blanchais, négociant à Nantes, y exerce sa profession de filateur puis de fabricant d’instruments d’agriculture jusqu’en 1873 date de son décès.

 

 

     1843: construction de forges en A 1527 et une maison en A 1508

     Extrait du  plan établi le 28 avril 1844 (Archives municipales Nozay, 5M5)
Extrait du plan établi le 28 avril 1844 (Archives municipales Nozay, 5M5)

        1846

        Le recensement de cette année indique que dans la même maison vivent: Auguste Aubert, filateur(41), Adèle Banchais(36) son épouse/ Adolphe Aubert, filateur(37)/ Grenon (37) docteur et Eulalie Aubert sa femme (32)/ Hélène Cheguillaumet(65), veuve Hugues Aubert (parents d’Eulalie née le 14 mai 1814 à Ancenis et décédée le15 octobre 1864 à Nantes, 2e section), mère d’Auguste). Sont mentionnés des ouvriers et ouvrières fileurs et fileuses dans les maisons voisines.

 

        1873

       Émilie Foucault décède le 23 avril et Auguste son père le 4 août.

       Hugues François Aubert hérite de la filature qui est remplacée par une fabrique de sécateurs et une scierie mécanique pour le bois et une installation pour le travail de la pierre. Cela avait peut-être été initié en 1866. Une locomobile est utilisée (mentionnée dans les ventes de 1883).

 

       1883

      Hugues François Aubert est confronté à des événements qui vont l'amener, on peut le supposer, à vendre en 1883 la fabrique.

      Le 28 octobre 1882 , un incendie détruit la fabrique d'outils et la scierie. (Enquête 1883)

      Eugène Simon Grenon, ancien marchand de liqueurs et tabacs à Paris, est déclaré en faillite en 1882 .Cette faillite est due en partie à une créance non remboursée d'un montant de 20 000 francs contractée par M. Auguste Aubert en 1843 et garantie sur l'ensemble de la filature et des terres. Les créanciers sont la sœur de M. Aubert, Eulalie Flavie Aubert et son mari Eugène Grenon, docteur. M. Eugène Grenon fils en a hérité et l'a revendue lors de sa faillite. La créance a circulé et ses derniers possesseurs en demandent le règlement à M. Aubert fils qui procède à une vente par adjudication volontaire le 27 juin ( 2 Q 7062).

      Joseph François Claude, meunier, remporte cette adjudication pour 27 100 francs. Il est le petit fils de René Claude et Marie Barbet. Le moulin redevient une minoterie. Un nouveau moulin à eau est déclaré en 1887.

      En 1878, il construit le moulin de l'Isleau.. Il possède en 1887 par donation le moulin des Grés. Seul lui manque le Grand moulin de la Villatte qui appartient à son beau-frère Alexandre Bidet,

     Ce moulin à eau reste jusqu'à la guerre dans la famille Claude par le jeu des successions :

     Joseph François Claude meurt le 19 mai 1906 et son fils lui succède: Joseph Claude, minotier, époux d’Hortense Jounel. Le recensement de 1926 (vue 49) signale Joseph Claude comme patron et Pierre Marie Joseph Claude son fils né en 1901 comme minotier à la Villatte. Les recensements de 1931 et de 1936 notent Pierre Marie Joseph Claude comme minotier ou meunier à la Villatte.

     Une construction nouvelle est notée en 1909: un moulin à eau et à vapeur. L'enquête de 1923 parle de moulin à vapeur et celle de 1936 de moteur type diesel. Il n'est pas aisé de dater les changements de force motrice (à eau, à vapeur , électrique ou à moteur ) ou les changements de matériel de mouture (cylindre ou meule).

 

    1936

     L'enquête préfectorale remplie par M. Claude indique une baisse importante de la production de farine ( 871 tonnes en 1927, moins de 200 tonnes depuis 1933), détaille le matériel du moulin : un moteur à gas-oil, huit appareils à cylindres pour le broyage et le convertissage, quatorze différentes bluteries. Un mois après cette enquête, la minoterie est totalement détruite le 8 mai par un incendie.

 

      1973

      En 1973, la minoterie est rachetée par Bernard Bourseau puis dirigée de nos jours par ses deux fils Christophe et Franck

Travail réalisé pour l'Asphan par M. Passalacqua et mis en ligne le 30 janvier 2024.