Moulin à eau de Beaujouet

 

 

 

      Orthographe : Beaujeois/ Beaugeois/ Beaujoie

                                                                Emplacement du moulin
Emplacement du moulin
                                                                   Parcelle A 16, cadastre 1811
Parcelle A 16, cadastre 1811

Tableau simplifié des propriétaires successifs du moulin à eau de Beaujouet (1815-1950-?)

 

dates

 

Nom des propriétaires successifs

De:

 

 

Nom des propriétaires successifs A :

 

Mode d’acquisition

Avant 1815

M. de Bellingant

René Pauvert

contrat d’arrentement

26/12/1827

Famille Pauvert (sept enfants)

Clément Houssais, cultivateur au Trénoux (Jans)

Achat effectif le jour du décès de René Pauvert, père pour 12 000 francs

8/07/1840

Perrine Deluen, veuve Houssais

M. Victor Heureux

Achat pour

9 000francs*

14/02/1863

Élisabeth Daleth, veuve Heureux

 

M. François Pauvert

 

Achat pour

20 500 francs*

Entre 1899 et 1902

 

Louise Laillé, veuve Pauvert

 

Jean Marie Pauvert

Succession ?

4/04/1903

Jean Marie Pauvert

François Rigaud

Achat par adjudication pour 20 100 francs*

16/06/17

François Rigaud

Jean Douet et Anne Marie Brossaud

Achat pour

20 000 francs

 

     *La composition des biens mis en vente n'est pas identique

 

          1827

     Le 2 août, René Pauvert, farinier à Beaujouet, veuf, abandonne à ses deux fils Jacques Marie et Jean-Baptiste, garçons fariniers à Beaujouet, la jouissance de son moulin pour une durée de neuf ans. En échange, ses deux fils paieront les intérêts des capitaux qu'il doit ainsi que les contributions, soit un montant de 270 francs environ. De plus, ils s'engagent à le nourrir, vêtir, blanchir ,chauffer, loger, éclairer et le respecter. En fin de bail, ils devront restituer l'ensemble des biens en bon état (Ad 44, 4 E 65 36).

 

 

     Le 26 décembre :

     Premier acte: René Pauvert donne en donation-partage à ses sept enfants la moitié du moulin et l'ensemble des autres biens meubles sur la commune de Nozay . En échange, ses enfants s'engagent en particulier à rembourser la somme de 3 700 francs à Clément Houssais. On peut imaginer que l'autre moitié du moulin leur appartient comme héritage de leur mère Marie Gautier décédée en 1819 (Ad 44, 4 E 65 36).

 

     Deuxième acte :le moulin à eau de Beaujouet est vendu avec «toutes ses circonstances et dépendances» (Cette expression désigne de manière globale les accessoires d'un immeuble par exemple, cours, terrasses, garages…ce qui permet d'éviter de les énumérer. Il est aussi fréquent d'avoir la mention "avec toutes ses aisances, circonstances et dépendances", les aisances désignant alors les droits de jouissance (des parties communes d'un immeuble par exemple) .

 

     Les sept enfants de René Pauvert, farinier vendent le moulin à Clément Houssais, cultivateur au Trénoux (Jans) pour un montant de 12 000 francs. Cette vente ne sera effective qu'au décès de René Pauvert père.(Ad 44,4 E 65 36)

 

     En avril 1828, un état des lieux est établi quelques mois après la vente du moulin de Beaujouet par la famille Pauvert à Clément Houssais (les Pauvert restent fermiers du moulin jusqu’au décès de René Pauvert). Trente articles se référant au moulin sont passés en revue. En résumé, deux systèmes sont en place, chacun ayant son propre matériel (bluterie, maie, fusée, rouet, marbre, meule du dessus et celle de dessous, etc.). La couverture du moulin est en bon état Les murs du dehors sont vieux et le mur de refend est neuf.(Ad 44,4 E 65 37)

 

 

          1835

 

Suite aux décès de René Pauvert et de Clément Houssais, la veuve de ce dernier met en vente le moulin, vente qui sera réalisée en 1840.

                                                         Journal  «Le Breton»  26 novembre 1835
Journal «Le Breton» 26 novembre 1835

          1840

 

     Perrine Deluen, veuve Houssais et ses enfants vendent à Toussaint Julien Victor Heureux le moulin et les biens en dépendant. Un droit de puisage est reconnu à la fontaine pour les habitants du village. Un droit d'abreuvoir à la rivière est conservé à la famille Houssais.

Heureux paiera 9 000 francs soit à la famille ou à un créancier M. Rivet en possession d'une créance du même montant datée du 3 octobre 1836. (Ad 44, Hypothèque Châteaubriant, 8 juillet 1840,Vol 59 n°1)

1843

Point de vue critique de M. Leblaye notaire à Nozay, dans son mémoire « Nozay sous la monarchie de Juillet» publié par M. Jean Bouteiller

 

 

          1863

     Victor Heureux est décédé le 5 janvier 1862. La vente effective par sa veuve Victoire Élisabeth Daleth est réalisée le 14 février 1863(Ad 44, 4 E 12 496).

      L'acte détaille l'usine* de Beaujouet en quelques lignes :

Un bâtiment renfermant une minoterie pouvant contenir quatre paires de meules et en ayant actuellement trois. Une maison de maître composée de quatre pièces au rez-de-chaussée, quatre pièces au premier étage, vastes et beaux greniers, écurie, boulangerie, jardin bien planté en arbres fruitiers, plusieurs parcelles de terre, prés et marais, le tout d’un seul tenant contenant environ un hectare cinquante ares.

L'usine de Beaujouet est achetée par M. François Pauvert, meunier à Quilevrant, Jans, pour un montant de 20 500 francs. Huit mille francs paieront deux obligations de 4 000 francs chacune ; neuf mille francs un mois après la vente et trois mille cinq cents francs un an après la vente.

*'usine : terme qui désigne la cage du moulin , mais aussi le logement du meunier, les greniers à blé ou farine, les écuries, étable, la cour, en un mot tous les bâtiments qui dépendent du moulin.

 

 

         1890 

         Mort de François Pauvert le 12 janvier.

 

          1901

      Le recensement indique Louise Laillé, veuve Pauvert, meunière et patronne, ses deux enfants Jean-Marie(28) et François (36) meuniers à Beaujouet. Jean-Marie est devenu le propriétaire du moulin.

 

 

          1903

    Le journal de Châteaubriant du 3 octobre donne la liste des biens de Jean-Marie Pauvert vendus aux enchères pour cause de saisie immobilière :

Cinq articles à Beaujouet et 6 à Jans le tout mis à prix 20 000 francs sur requête de M. Rigaud, époux Hamon à la Chelonnière Jans, créancier de M. Pauvert par obligation de 1901. M. Rigaud emporte la vente pour 20 100 francs après trois bougies.( Ad 44, 2 Q 7363)

 

Époux de Marie Françoise Renée Hamon, M. Rigaud meurt le 28 octobre 1916 à Jans. Sa veuve et son fils unique Eugène vendent le 16 juin 1917 à M. Jean Marie Douet et Marie Rousseau son épouse l'ensemble ,moulin et terres, pour 20 000 francs.(Ad 44, 2 Q 7566)

 

Dans l'enquête préfectorale de 1936, M. Douet indique que ce moulin est tenu par sa famille depuis 1903. Le recensement de 1906 note la présence de Louis Douet né en 1837 à Ligné, chef, meunier, de son épouse Marie Guihard et son fils Jean Marie Joseph Douet, meunier de 33 ans marié à Marie Lecoq qui décède le 4 avril 1909. Jean Douet se remarie le 17 janvier 1911 avec Anne Marie Brossaud. Un témoin lors de ce mariage :Eugène Rigaud, ami de Jean Marie Joseph et résidant à la Chelonnière, fils de François Rigaud.

 

 

                                         C'est un moulin à eau secouru par un moteur gas-oil et qui est toujours en activité en 1950.

 

                        Une famille de meuniers : les Pauvert

 

Les rôles des capitations de 1789 et 1790 notent René Pauvert comme farinier (frairie des Haies). Le moulin reste dans cette famille jusqu’en 1835, année d’achat par la veuve Houssais. Il revient dans cette famille en 1863 par François Pauvert, petit fils de René et y restera jusqu’en 1903, année où Jean-Marie, fils de François voit le moulin saisi par la justice. Le problème à résoudre est de savoir pour quelles raisons Jean-Marie Pauvert a emprunté, en 1901, la somme de 20 000 francs, somme qu’il n’a pas pu rembourser et qui a causé la vente par adjudication du moulin en 1903.  

                                                      Moulin de Beaujouet, début 20° siècle
Moulin de Beaujouet, début 20° siècle
                                                    Moulin de Beaujouet, décembre 2021
Moulin de Beaujouet, décembre 2021

Travail réalisé pour l'Asphan par M. Passalacqua et mis en ligne le 30 janvier 2024