CROIX LERAT AU VIEUX-BOURG


 

Autre nom : Elle remplace une croix de bois appelée par Rocher, en 1924, croix du Vieux-Bourg .En 1934, elle était également citée, sous ce vocable dans le bulletin paroissial.

 

Nature de la croix : Croix de mission, en remplacement d'une croix de cimetière ? (voir bulletin paroissial du 24 mai 1933, voir rubrique témoignages, ci-dessous).

 

Lieu : Au Vieux-Bourg, sur la route du Vieux-Bourg, adossée à la clôture de palis de la propriété  juste en face de l'entrée du local de l'Asphan.

 

Propriétaire : En 2017, elle appartient à Sylvie Besnard qui habite la maison contigu à la croix.

En 2019, nouvelle propriétaire : ?

 

Anciens propriétaires connus : Entre 1923 et 1933 , elle appartenait à François Lerat ( Ces dates sont assurées mais il devait être propriétaire avant 1923). En 1933, François Lerat décède. Elle appartint ensuite à la famille Beauchêne (habitant en face de la croix). Vers 1980/1990, elle appartenait à Jean Neveu, habitant la maison contigu.

 

Descriptif

 

La croix Lerat est un  monument simple. Une croix latine, en bois brut, est enchâssée dans un piédestal de pierre bleue. L'ensemble mesure 3 m 60 dont 1 m 25 pour le piédestal et 2 m 35 pour la croix proprement-dite. Celle ci est en bois non-peint, de section cubique de 16 cm d'épaisseur avec des angles adoucis. Les trois extrémités de la croix se terminent par des pointes en forme de diamant. Le bras horizontal mesure 1 m 35 de long. La croix supporte un Christ manufacturé ,en fonte, recouvert d'une peinture métalisée argentée. Le Christ mesure 1 m 25.

Le piédestal comprend  un soubassement  fait de larges blocs rectangulaires en pierre bleue maçonnés au ciment. Ce soubassement cubique fait 1 m 15 de large. Au dessus un entablement carré de 1 m 36 de côté et 10 cm d'épaisseur, retient la croix.. Cette table est constituée de plusieurs dalles de schiste. Sur le piédestal, en façade, deux plaques en pierre bleue gardent le souvenir des missions de 1932 et de 1948

 

Enclos : Non mais , elle s'appuie sur une palissade de petits palis.

 

Historique

 

Date de création : 1932

Cette croix est une croix érigée en 1932, pour garder le souvenir de la mission qui s'est achevée en février 1932. Elle remplace ( à la même place) une autre croix de bois, déjà en très mauvais état en 1924, vermoulue et branlante, retenue au pignon de la maison voisine par un fil de fer ! C'est son propriétaire, François Lerat (déjà propriétaire en 1924 de l'ancienne croix) qui a en a assumé tous les frais.

 

Une mission est une rencontre de paroissiens qui pouvait durer plus d'une semaine marquée par des confessions massives, des offices fréquents célébrés par des prédicateurs souvent étrangers à la commune. Le but de ces rencontres était de raviver la foi religieuse. Les croix de mission, à Nozay, semblent avoir été offertes par  d'importantes familles locales.

 

La mission de 1932 a duré 3 semaines et a été prise en charge par trois pères capucins : les révérends pères Ange, Gervais, Théophile. Chaque matin et chaque soir, les cloches appelaient les participants. Ces rencontres étaient ouvertes à tous les paroissiens. L'agenda de la journée : à 7 h, le matin, la messe de mission puis en cours de mâtiné, une instruction et une retraite spirituelle par catégorie de la population (enfants, jeunes filles, jeunes hommes, parents …) et le soir à 19 h 30, c'est une instruction générale.(l'Echo de Nozay, bulletin paroissial et janvier et février 1932/BPN/AD44)

Pour l'auteur de l'article, « une mission est une halte au cours du voyage de la vie. » (bulletin paroissial Echo de Nozay, en janvier et février 1932, BPN/ AD44)

 

En 1933, un abbé de Nozay évoque la mise en place de cette nouvelle croix et en fait un croquis. Le dessin est naïf et la forme des trois extrémités de la croix n'est pas toute a fait celle que nous voyons actuellement (en 2017).

 

En 1933, François Lerat, le propriétaire  meurt le 24 mai à l'âge de 54 ans , juste un an après la reconstruction qu'il avait financé (voir son hommage dans extrait de l'Echo de Nozay, cité dans les témoignages)

En 1948, une nouvelle plaque est fixée sur le socle pour garder le souvenir d'une nouvelle mission faite cette année là .

 

Croix des Rogations : oui, sur le circuit de la Croix-Jarry.

 

Témoignages :

Extrait de l'ouvrage d'Alexandre-Henri Rocher,en 1924 :

«  Voici, le Vieux-Bourg, pauvre vieille croix vermoulue et branlante si mal en point qu'un fil de fer la retient au pignon de la maison voisine.Allons François Lerat, tu te dois d'en ériger une nouvelle mais celle la en belle pierre de la Villatte ; afin qu'elle puisse braver dans l'avenir les intempéries et les bourrasques nozéennes ».

 

Extrait du bulletin paroissial, l'Echo de Nozay », en date du 21 février 1932 (AD44

« Aujourd'hui, clôture de la mission : à 7 h, messe de communion générale pour les hommes et les jeunes gens.A deux heures, vêpres suivies de la procession au Vieux-Bourg. Érection du Christ sur la croix.Retour à l'église.Sermon d'adieu des missionnaires et salut du Saint sacrement »

« Dans nos paroisses, on aime à terminer les missions par l'érection d'un calvaire qui restera pour tous un souvenir tangible. La croix du Vieux-bourg menaçait ruine. La mission était une excellente occasion de la relever. Monsieur Lerat, consulté par monsieur le curé, voulut généreusement en assumer tous les frais. Les travaux furent aussitôt commandés, tandis qu'était acheté le beau Christ que tous ont pu contempler vendredi soir à l'adoration de la croix. Ce soir, ce Christ va être porté en triomphe de l'église à la croix, puis élevé et fixé sur la croix devant la foule attentive et émue ».

 

Extrait du bulletin paroissial, l'Echo de Nozay, en date du 12 novembre 1933 (AD44)

L'hommage à François Lerat, le propriétaire et le financier de la croix de 1932, décédé le 24 mai 1933 :

« Il jouissait du bonheur d'avoir largement contribué à cette belle manifestation de foi. Avait-il alors la pensée qu'un an et demi plus tard, il aurait comparu devant de Divin Roi devenu son juge ? Cela semble bien peu probable. Toujours est-il qu'il venait de faire un beau geste de foi et de générosité dont le mérite lui a valu un meilleur accueil auprès du Christ.

 

Extrait du bulletin paroissial, l'Echo de Nozay, en date du 12 novembre 1933 (AD44)

Histoire de la vieille croix du Vieux-Bourg :

« Pourquoi cette croix du Vieux-bourg, resserrée entres les maisons, à quelques pas de le vieille église ? C'est qu'elle était, sans doute, autrefois la croix du cimetière : repoussée, peu à peu à descendre.Le cimetière paroissial occupant au Moyen-Age, l’emplacement compris entre la route actuelle du cimetière et celle de la Villatte, dépassant un peu au Levant, le sentier qui descend de la vieille cure vers le cimetière. A l'extrémité-nord de ce vieux cimetière, une grande croix aurait été la croix centrale. Le cimetière ayant été déplacé, la croix est restée comme souvenir sur la route actuelle un peu vers le nord sur le petit tertre où nous l'avons toujours vue.

 

Extraits du ????? bulletin paroissial ???? . Article écrit le 05 novembre 1933, par l'abbé ???

Évocation de la vieille croix du Vieux-Bourg et de son remplacement par une nouvelle croix :

« Commençons la traversée du Vieux-bourg en prenant la route de la Villatte, nous rencontrons, sur la gauche, la croix du « Vieux-Bourg ». Au cours de ces dernières années, ce n'était plus qu'une ruine vermoulue et branlante ? C'était une des rares du pays qui ne fût pas en pierre de Nozay. Sous les rafales du vent, le tronc d'arbre qui la formait, s'était à moitié brisé. Pour l'empécher de tomber sur la route, il fut attaché par un fil de fer au pignon de la maison voisine. Une restauration s'imposait. La famille Lerat, qui avait érigé cette croix, eut l'occasion de la faire pour la mission de février 1932. Avec un aimable empressement, François Lerat se proposa d'élever une croix digne d'être un souvenir de la mission. Le socle fut surélevé ; dans le ciment armé, une belle croix de bois fut enchâssée, attendant le Christ de bronze qui devait être fixé solennellement à la clôture de la mission. Le souvenir de l'imposante cérémonie est encore présent à toutes les mémoires. Après l'adoration du Christ à l'église, on l'avait couché sur un immense lit d'honneur que des mains délicates avaient fleuri de près de deux cents couronnes. C'est ainsi qu'il fut porté en triomphe de l'église au Vieux-Bourg par trois équipes de vingt hommes …...Devant la croix , l'émotion grandit encore, pendant que les ouvriers élevaient le Christ le long de la croix, puis l'y fixaient lentement …. »

Témoignage de Jeannine Bruhay, en avril 2017.

«  La croix de mission a appartenu à ma famille, la famille Beauchêne qui habitait en face de la croix dans la maison appartenant maintenant à l'Asphan. Puis, de façon anormale, la famille Neveu, qui acheta la maison proche de la croix, se considéra comme propriétaire de celle-ci, sans qu'il eut contestation de la part de mes cousins Reffray qui héritèrent de la maison Beauchêne et qui la vendirent à l'Asphan, il y a maintenant plus de 25 ans ».

 

Photos/dessins/plans

Dessin de la croix ancienne, par Rocher, en 1924, page 17 de son ouvrage

Dessins de la croix ancienne et de la croix de 1932 dans ouvrage ???. Croquis, fait le 5.11.1933 dans page 6 .

 

Sources :

 

Témoignage de Jeannine Bruhay, ouvrage de Henri Rocher, bulletins paroissiaux. Anna Mathelier pour croix des rogations.