Paradoxalement, il existe une autre croix, bien plus près du « village » du Maire qui s'appelle aussi croix du Maire, croix Bourdeau ou croix des Garennes.

 

Lieu : A l'intersection de la route d'Abbaretz et d'une route menant aux lieux-dits Le« Maire » et au Vivier du Maire.

 

Propriétaire : En 2017, elle appartient à Théophile Orhand, habitant dans le lotissement du Petit-Versailles à Nozay.

 

Descriptif

 

Type de croix : C'est une croix latine dont les bras, peu réguliers, donnent un semblant de croix pattée. Si la partie basse du fût est  maîtrisée dans sa taille, la partie haute, au niveau du croisillon, est paradoxalement très frustre, d'un travail empirique. Le tailleur de pierre n'avait pas la maîtrise que l'on retrouve auprès des autres monuments.

Hauteur : Le monument mesure 3, 25 cm de haut, soit 2 m 67 pour la croix proprement-dîte et 55 cm pour le piédestal.

Matériaux utilisés : Le monument est entièrement fait en pierre bleue

 

Croisillon : Le croisillon s'inscrit dans un carré de 47 cm de côté.

 

Christ sculpté : Le rendu de ce Christ est profondément naïf avec des jambes très courtes, à peine esquissées. Les bras sont levés en v. Les traits du visage, tout rond, sont parfaitement visibles. La taille est ceinte d'un périzonium. L'acronyme Inri s'inscrit dans un titulus posé en diagonale.

 

Fût : De section carrée, le fût est chanfreiné dans sa partie basse, au dessous d'un motif carré.

Tout en haut du fût, à 65 cm du haut de la croix, une niche vide offre une vision très originale et très rare. Pour offrir plus d'espace, le fût, à ce niveau, est renflé. La niche,ogivale, mesure 32 cm de haut pour 16 cm de large. L'évidement de la niche a été très médiocrement réalisé. Les coups du marteau-taillant sont très visibles et la profondeur fluctue entre 5 à 7 cm. La niche est bordée d'une moulure. Au dessus de la niche, gravée dans la pierre, une croix très simple s'effrite.A 94 cm de la table, un renflement du fût, de forme carrée, ne montre plus la rosace que plaçait là, en 1923, Henri Rocher.

 

Piédestal :

Le piédestal fait 55 cm de haut, 1,07 m de large et 65 cm de profondeur. Il n'y a pas de socle et le fût est directement enchâssé dans une table monolithique de 5 à 6cm d'épaisseur. L'emmarchement de deux degrés que décrit Henri Rocher, en 19213, n'existe plus en 2017.Le soubassement est une maçonnerie de moellons de schiste liés à la chaux et au sable.

 

Enclos : La croix, proche d'un carrefour bénéficie d'un placître herbeux, souvenir d'une ancienne mare. En arrière du monument, une haie végétale est faite d'espèces ornementales, pommiers du japon, lauriers-palme. Un large fossé sépare la croix du champ voisin.

 

Historique

 

Date de création :

C'est une bien étrange histoire qui à l'origine de cette croix. Au 19 ème siècle (à une date qui reste a déterminer, monsieur X,cultivateur, habitant le village du Maire, rentrait de ses travaux des champs. Juste  à l'intersection entre la route d'Abbaretz et le chemin qui l'amenait chez lui, il vit, près de la mare qui marquait ce carrefour, très distinctement, sa femme ! En fait, ce n'était qu'une image, une apparition ! Très troublé, il arriva à sa maison où il trouva sa femme morte !

C'est pour marquer cette apparition et honorer sa femme, qi'il fit faire cette croix de schiste !

Vers 1955, pour agrandir le chemin et avoir une meilleure lisibilité, le carrefour fut modifié et la mare ancestrale comblée. La croix fut déplacée. Son remontage fut fait, peu de temps après,  par Paul Briand qui travaillait alors pour l'entreprise de maçonnerie Collineau de Nozay.

 

Croix des Rogations : ???

 

Témoignages :

Témoignage d'Alexandre Rocher, vers 1924 :

Et nous voici, sur la route d'Abbaretz, route caractéristique par la nature des roches qui en font le revêtement et lui donnent suivant les endroits les couleurs rouges et bleues foncées. Arrêtons nous près de la mare, à l'angle de la route du Maire, il y a là une croix près de laquelle, nous allons nous reposer. La croix du Maire, simple à première vue est cependant riche de détails. Monté sur un socle de maçonnerie précédé de deux rustiques marches, le pied émerge de l'entablement et porte deux petits bras au croisillon desquels un christ grossièrement taillé a été placé  par l'artiste « carrier » ; Au dessous, une niche bordée en relief puis sur le pied, vers la base, un motif rectangulaire s'orne d'une rosace. La croix est plate et le pied biseauté au-dessous de la rosace .

 

Photos/dessins/plans

Dessin d'Alexandre Rocher dans son ouvrage de 192, page 44

 

Les sources :

Mr et madame Théophile Orhand (2017)

Alexandre-Henri Rocher (ouvrage sur les croix de Nozay, écrit en 1923/1924