LES CROIX DE SCHISTE


Glossaire des termes architecturaux correspondant aux divers éléments rencontrés sur nos croix de chemins

BRAS SECONDAIRE :

 Les calvaires et certaines croix importantes ont, souvent à mi-hauteur de la croix, une seconde branche destinée, soit à porter un personnage biblique soit un élément d'ornement (vase ...)

 

BUBONS :

Procédé décoratif, le long du fût ou sur les croisillons symbolisant les bubons de la peste. La croix qui présente des bubons est une croix dressée après une épidémie de peste, pour remercier Dieu d'avoir épargné les survivants. Les bubons sont représentés par des demi-sphères en légère rond-de-bosse.

Ne pas confondre avec les écots.

 

CALVAIRE :

Monument catholique, comprenant, au-dessus d'un piédestal le plus souvent en pierre, un crucifix autour duquel se trouvent un ou plusieurs personnages bibliques. Mais, en France, de façon dévoyée, ce terme indique également de simples croix avec ou sans Christ. A Nozay, seul le monument de Créviac peut être considéré comme un calvaire.

 

CHANFREIN :

Le chanfrein est une petite surface plane que l'on forme en abattant une arête. En ce qui concerne les croix, c'est l'adoucissement d'un angle d'une pierre en saillie (fût, entablement ...)

 

CHAPITEAU :

C'est la partie haute d'une colonne supportant la charge d'éléments qui repose dessus (croix, voûtes, toits …). Le chapiteau est très souvent ouvragé, mouluré, sculpté.

 

CHRIST :

Le Christ n'a pas été représenté sur les croix avant le VIème siècle mais cette représentation reste très rare jusqu'au XIIème siècle. Il existe trois postures de représentation : le Christ triomphant (vivant au-delà de la souffrance), souffrant (ou de douleur) et résigné (mort).

C'est à cette posture que semblent appartenir la plupart des postures des croix locales.

 

CŒUR SCULPTE :

Un cœur sculpté, à l'endroit ou à l'envers, représente l'amour de Dieu ou la dévotion au Sacré-Cœur.

 

COLONNE :

 Un fût à section cylindrique est parfois appelé colonne mais certaines croix comme le calvaire de la place du Marché à Nozay possède, à partir du socle, une colonne surmontée d'un chapiteau qui supporte la croix proprement-dite (voir crucifix)

COURONNEMENT :

Voir entablement.

 

CROISILLON :

Le croisillon est la poutre horizontale de la croix, beaucoup plus petite que la poutre verticale. Le croisillon correspond au patibulum de la croix en tau qui servit réellement pour le supplice de Jésus-Christ.

 

CROIX :

Le terme croix vient du mot latin crux qui a le sens de potence ou de gibet. Ce n'est qu'au IVème siècle qu'elle devient le symbole du christianisme, avant c'était le poisson. Il existe plusieurs formes de croix chrétienne : ancrée, celtique, latine, tréflée, pattée ….

 

CROIX DE CHEMIN :

Petits monuments religieux, représentant la crucification du Christ, destinés à christianiser les campagnes. Elles se développent à partir de 1905, date à laquelle le droit d'asile est étendu aux croix de chemin qui ont alors un rôle de marqueur religieux, de guide mais aussi de protection (suite aux lois sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat) (recherches à creuser ...) Elles peuvent garder le souvenir de quelqu'un, être votives, commémoratives….

 

CROIX EN FONTE :

Certaines croix de chemin ont un piédestal de pierre et une croix en fonte. Ces croix se retrouvent dans les cimetières et ornent bons nombres de tombeaux, principalement ceux du début du XXème siècle. La fonte permet, par moulage, d'obtenir des croix beaucoup moins onéreuses mais plus standardisées.

Composants d'une croix de fonte : La croix est le plus souvent plantée directement au centre d'un piédestal (entablement, soubassement …) en pierre bleue ou dans un socle souvent en ciment.

 

CROIX EN FONTE (ORNEMENTATION):

Dans notre région, les croix comprennent peu de personnages (Christ, anges …) mais gardent un décor floral : roses, lierre, rameaux, rosaces, palmes, gerbes de blé qui accompagnent des motifs très religieux : ost-entoirs, calice, cœurs, couronnes d'épines, instruments de la Passion, triangle (Trinité Divine)

Très fragiles, beaucoup de ces croix ont disparu laissant en place uniquement le socle de pierre.

 

 

 

 

 

CROIX DE MISSION:

C'est une croix qui garde en mémoire une mission. Celle-ci était un rassemblement de paroissiens qui pouvait durer plus d'une semaine, marqué par des confessions massives, de nombreux offices célébrés par des prédicateurs souvent étrangers à la région. Ces rassemblements avaient pour but de raviver la foi religieuse.

 

 

CRUCIFIX :

 

 Ce terme, issu du latin religieux du XIIème siècle, qui signifie « fixé sur une croix », est essentiellement appliqué au Christ sur la croix.  Une colonne crucifère est une colonne portant une croix. Le « calvaire » de la place du Marché à Nozay comporte une colonne crucifère.

 

CULOT :

Elément d'ornement, placé à la partie inférieure d'un bras secondaire et qui à la manière d'un boulon retient, grâce à une tige de fer, un élément placé au-dessus du bras : vase, personnage biblique ….

 

DE :

Le dé ou le socle est un élément d'architecture qui n'est pas très courant dans notre région. C'est, soit une pierre monolithique souvent de forme trapézoïdale ou soit un assemblage de pierre principalement pyramidal qui se situe entre le soubassement et le fût de la croix. A Nozay, les croix Leroux/Roué et la croix du Coudray ont cet élément d'architecture. Les autres croix ont un entablement à la place de ce socle.

 

ECOTS :

Procédé décoratif, le long du fût, qui est la représentation d'un tronc d'arbre garni de branches coupées. Les croix à écots symbolisent probablement l'Arbre de Vie ou l'arbre fraichement écoté pour la croix du Christ. Les écots, de forme cylindrique, sont plus ou moins en saillie mais ils peuvent avoir la forme d'un pion du jeu de dames.

Ne pas confondre avec les bubons.

 

EMMARCHEMENT :

Le piédestal de la croix est pour certaines croix et presque tous les calvaires annoncés par une succession de marches appelée emmarchement. Le nombre de marches se compte en degré : Une marche, un degré, deux marches deux degrés ….

 

ENCLOS :

La plupart des croix de chemins de notre région sont simplement posées le long de la route mais certaines sont enchâssées dans un petit espace clos sur trois côtés, un enclos. La clôture peut être de palis, de haies taillées ou pour les monuments plus imposants être une enceinte faite d'un empierrement maçonné surmonté de dalles de pierre taillée.

 

ENTABLEMENT :

 

C'est la dalle qui coiffe le soubassement. Souvent faite d'une pierre monolithique. Elle peut être chanfreinée, moulurée et est souvent en surplomb du soubassement. Synonymes : couronnement, table.

 

FUT :

Le fût d'une croix est la partie de la croix entre le piédestal et la croix proprement-dite. Il existe des fûts à base cylindrique, carrée ou rectangulaire. Un fût écoté et un fût orné d'écots.

 

GRAVURE :

Il existe deux types de gravure rencontrée :

-Une gravure intentionnelle, celle de l'artisan ayant réalisé la croix, telle le sigle Inri, les dates de création, de restauration ou de mission ou les rosaces (croix de la Haute-Roche).

 - Les gravures post-œuvre, réalisées pour des raisons diverses par des non-professionnels, tout au long du temps (les croix gravées de la croix du Haut-Mérel, le marquage du passage de la duchesse de Berry gravé sur la croix des Rochettes) ….

 

INRI :

Acronyme (sigle) de l'expression latine « Levs Nazarenvs,rex iv doeorul », généralement traduit par « Jésus Nazaréen, Roi des Juifs » Ce texte se trouve généralement inscrit dans le titulus au-dessus du patibulum ou du croissillon de la croix.

 

INSTRUMENTS DE LA PASSION :

Principalement présents sur des croix de fonte et plus rarement sur les croix de schiste, les instruments de la passion (couronne d’épine, marteau, tenailles, echelle, clous, lance …) ne sont pas à confondre avec les outils des carriers ou des tailleurs de pierre, également présents sur certaines croix (équerre, compas, marteau, chante-perce, barre à mine ...)

 

LATINE :

La forme la plus courante des croix de chemin est la croix latine. C'est une croix dont la branche inférieure est plus longue que la branche supérieure. Elle ne devient le symbole du Christianisme qu'à la fin du IIIème siècle

Elle peut-être à section carrée, rectangulaire ou cylindrique.

 

 

 

 MACE :

La mace d'un calvaire en Bretagne est un soubassement orné sur ses différentes faces de frises comprenant des personnages bibliques sculptés. A Nozay, le calvaire de Créviac construit par Jean Fréour, en 1946, possède une mace.

 

MOELLON : à l'origine, une pierre tendre, un moellon désigne actuellement une pierre brute, non-taillée et qui, travaillé avec un mortier, sert à confectionner des murs. La qualité essentielle d'un moellon, c'est d'être aisément maniable par un homme seul.

 

MONOGRAMME :

Un monogramme est un acronyme comprenant les premières lettres de mots en latin définissant le caractère sacré d'un personnage lié au christianisme :

Deux monogrammes peuvent se retrouver au niveau des croix

-Celui du Christ IHS , Iésus Hominum Salvador (Jésus Sauveur des Hommes). Le H peut être parfois surmonté d'une petite croix. Il peut également être tout seul, sans le I ni le S

-Celui de la Vierge (plus rare) représente un M et un A imbriqué l'un dans l'autre. Cet acronyme est l'abréviation d’Auspice Maria (sous la protection de Marie)

 

MORTIER :

En ce qui concerne les croix du secteur, c'est un mélange de sable de rivière, de chaux éteinte et d'eau.

 

MOULURE :

Ornement linéaire en saillie ou en creux. En ce qui concerne les croix, une moulure peut se retrouver le long du fût ou entourant l'entablement

 

NOEUD :

Dans le cas de croix portant des bras secondaires, le nœud est l'élément, sculpté, mouluré, situé sur le fût, qui retient les deux bras. Cela peut-être un chapiteau. Il peut être orné d'un écu (croix du Parc à Nozay)

 

NICHE :

Enfoncement pratiqué dans l'épaisseur du soubassement ou du fût pour recevoir une statuette. Dans la région, ces niches recevaient, principalement, des statuettes de Marie, la mère du Christ.

 

PAN :

C'est l'une des surfaces planes d'un fût à section rectangulaire ou carrée. Sur notre territoire, les croix ont principalement quatre pans.

 

PATTEE :

La croix pattée est un type de croix dont les bras sont étroits au niveau du centre et large à la périphérie. Si cette croix s'inscrit dans un cercle, c'est une croix pattée alésée arrondie.

 

PATIBULUM :

Partie transversale de la croix des suppliciés pendant l'époque romaine A cette époque, les croix étaient en forme de tau et non latine. C’est le titulus placé aux dessus de la tête du Christ crucifié qui lui a donné une forme plus ou moins de croix latine quelle n'avait pas. C’est dans les tous premiers temps du Moyen-Age que la croix latine s'impose pour représenter le Christ crucifié.

 

PERIZONIUM :

C'est le pagne (souvent à peine esquissé) que nous trouvons sur certaines représentations du Christ de nos croix ou calvaires. Périzonium veut dire pagne de pureté.

 

PHYLACTERE :

Banderole peinte ou sculptée sur laquelle se déroulent des paroles liées au Christ présent. Cette banderole peut-être très longue et s'enrouler tout autour du fût.

Le plus souvent, le texte est : « in crue spes vitae aeternare imitation » soit « il n'y a d’espérance de vie éternelle que dans la croix »

 

PIEDESTAL :

C'est l'ensemble de la table supportant la croix. Selon les croix, il est formé d'un emmarchement, d'un soubassement, d’un entablement, voire d'un socle. Pour certaines cérémonies (Rogations, messe-souvenir), il pouvait servir d'autel.

 

PIERRE DE TAILLE :

C'est une pierre dont toutes les faces sont travaillées par un tailleur de pierre. Ces pierres, rendues très régulières, servent dans le parement des constructions.

 

SOCLE :

Voir le dé.

 

SOUBASSEMENT :

C'est la partie maçonnée du piédestal, principalement de forme quadrilatérale dans notre région. Il est constitué d'un assemblage de pierre de taille ou de moellons (voir des deux) lié par un mortier.

 

SUPPEDANEUM :

Planchette de bois chevillée sur laquelle les crucifiés pouvaient appuyer leurs pieds.

Cela semble une pure invention des auteurs chrétiens au tout début du Moyen-Age.

 

TABLE :

Voir entablement.

 

TITULUS :

C'est le petit écriteau marqué INRI, au-dessus de la tête du Christ des croix ou des calvaires. A l'origine, c'était un petit écriteau qui annonçait le crime de celui qui avait été mis à mort.

 

 


Recherches faites par Yvan Teffo

 

 

Les sources : site Wikipédia, dictionnaires Littré et Larousse et connaissance des croix de Nozay