ASPHAN
Association de Sauvegarde du Patrimoine Historique et Artistique de la région de Nozay
Le Moyen Age, s’étendant du Vè au XVè siècle, a pendant longtemps été envisagé comme une période de déclin. Cette vision est encore
largement répandue dans l’esprit collectif, mais à Nozay comme ailleurs, de nombreuses évolutions mettent fin au monde antique et donnent naissance à la société féodale. Concernant le territoire
nozéen, si les premiers siècles de la période sont peu documentés, on a beaucoup plus d’informations à partir du XIè siècle grâce à une certaine généralisation de l’écrit.
LA CHRISTIANISATION
C’est vers 409 que les Romains sont chassés de la Gaule, après que leur empire ait été profondément affaibli par la menace perse, les invasions « barbares », ou encore des révoltes internes en Armorique. À la fin du Vè siècle, ce sont alors les Francs qui arrivent à l’Est et les Bretons, habitants de l’actuelle Angleterre, qui viennent s’installer dans notre région. A ce moment là, l’Armorique devient la Bretagne et commence la diffusion de la langue bretonne. A Nozay, des lieux-dits comme Toulon ont gardé leur consonance bretonne.
Les Bretons arrivent d’Angleterre accompagnés de moines, certainement plus pour leurs besoins que dans une volonté de diffusion de leur religion. Mais, ils durent sans conteste participer à l’évangélisation sur place. En effet, si le christianisme fait son apparition au IIIè siècle et est prêché dès lors, les paysans y résistent en grande majorité jusqu’au VIè siècle. On date d’ailleurs à peu près de ce moment l’évangélisation du comté de Nantes et donc de Nozay.
Un ermite à Nozay !
D’après la tradition orale, un ermite venu des bords de la Loire se serait installé à cette période près d’une source pour prêcher les évangiles. Une première communauté chrétienne se serait formée aux abords de la fontaine qui est placée sous la protection de Saint Pierre-aux-Liens. Par la suite, une chapelle aurait été fondée à l’abri des zones marécageuses. Nous sommes là face à l’origine de l’enclos du Vieux Bourg de Nozay ! |
LE TEMPS DES SEIGNEURIES
Pour protéger le royaume franc des incursions bretonnes, les Carolingiens organisent, à partir de 753, la première Marche de Bretagne. Notre territoire faisait partie de cette zone tampon sous administration militaire. Mais à peine 100 ans plus tard, la Marche est totalement incorporée au royaume de Bretagne par le souverain Nominoë et ses successeurs.
(Blason des Le Boeuf)
Avec la création du duché se développe le système féodal. Le duc a au-dessous de lui toute une hiérarchie de seigneurs. Ce système entraîne un morcellement du territoire et de
nombreux conflits entre les différents pouvoirs. Vers l’an mil, le comte Conan de Rennes devient duc de Bretagne. Au nord du comté nantais, ses vassaux vont s’approprier des territoires
appartenant aux évêques de Nantes. Parmi ces vassaux, Tiherne fondateur de la lignée des seigneurs de Châteaubriant, ou Tugdual, dont un des petits-fils est un dénommé Briantus Bos : c’est
Briant I le Boeuf, fondateur des seigneurs de Nozay. Son descendant Briant IV le Vieux apparait dans les textes comme seigneur de Nozay et Issé ; Briant V le Jeune, seigneur de Nozay, du
Grand-Fougeray, d’Issé et Jans.
Des seigneurs aux moines ...
Maîtres de ces terres durant plusieurs générations, les Brient le Bœuf entretiennent des échanges avec les abbayes. En effet, au milieu du XIIème siècle, Brient le Boeuf fait don de ses dîmes de Nozay aux moines de l’abbaye de Saint Florent de Saumur, qui avaient fondé auparavant le prieuré Saint Saturnin. |
(Blason des Rieux)
Vers 1341, suite à l’extinction de la branche nozéenne des Le Boeuf, la seigneurie de Nozay revient à Jean I de Rieux, petit-fils de Nicole le Bœuf, mariée à Geoffroy I sire
de Rieux. Les seigneuries de Nozay, Fougeray et Issé passent donc ainsi aux mains de l’une des trois grandes familles concentrant déjà la plupart des fiefs du comté
nantais.
Demeure seigneuriale de la Ville-au-Chef
Le XIVè siècle et son cortège de guerres et d’épidémies porte un coup d’arrêt à l’essor religieux et économique. La guerre de cent ans provoque en Bretagne une terrible guerre de succession des ducs. Vers 1380, le château Gaillard des Brient le Bœuf est détruit par les Anglais. Les seigneurs de Nozay se déplacent alors à la Ville-au-Chef où ils bâtissent à la suite pavillons de chasse et logis. Une chapelle édifiée sur le site sera à l’origine de la foire de la sainte Catherine, très célèbre dans la région à l’époque.
L’AGE D’OR DE LA BRETAGNE
Après les troubles de la guerre, le XVè siècle est prospère en Bretagne.
Le duc François II, par son œuvre et celle de ses ministres, réorganise les défenses dans le duché, fonde l’université de Nantes… Il encourage le commerce du vin, du sel, de toiles et de céréales, ce qui enrichit nos bourgs et favorise de nouvelles constructions. Datant de cette époque, l’hôtel Le Grand-Monarque subsiste toujours à Nozay. Au niveau de l’architecture religieuse, l’influence de l’art gothique se fait sentir jusque chez nous, comme en témoigne le transept nord de l’église du Vieux-Bourg.
Outre la seigneurie, Nozay accueille également une châtellenie au XVe siècle, toutes deux appartenant à différentes branches des Rieux La réunification du fief se fait en 1482 par Françoise de Rieux. Cette dernière se mariant ensuite avec François de Laval, baron de Châteaubriant, Nozay voit également sa réunification avec Châteaubriant.