Ancien nom ou autre nom : Croix du chemin de Guémené
Nature de la croix : C'est une croix expiatoire (voir historique )
Lieu : Au carrefour entre la route dite de la Tardivière et le chemin dît « ancien chemin de Guémené ». Cet endroit est nommé désormais « Troisy »
Propriétaire actuels : Dominique et Patricia Mahé, domiciliés près de la croix.
Descriptif
L'analyse de la croix a été faite !
Type de croix : C'est une croix latine avec des protubérances sur les côtés des bras de la croix qui pourraient évoquer les épines de la couronne du christ (hypothèse avancée pour les croix du type Ebeaupin, érigées à Nozay, mais crées cent ans plus tôt !).
La caractéristique de cette croix est la richesse de l'ornementation principalement faite de moulures sculptées dans la masse. La face arrière de la croix ne possède aucune ornementation.
Matériaux utilisés : La totalité de l'oeuvre est en pierre bleue mais elle contient des fiches de maintien en fer.
Hauteur totale : Environ deux mètres. C'est une petite croix.
Croisillon :
-forme : Les bras comportent des protubérances et sont chanfreinés sur toutes les arrêtes.
-hauteur : 50 cm
Le croisillon est orné de cinq fleurs : l'une est dans son centre, deux sont à l'extrémité de chaque bras, une autre est tout en haut de la croix et l'autre sur le fût, proche du croisillon. Ces fleurs ont quatre pétales : des pétales effilés pour la fleur du centre , et les quatre autres ayant des pétales arrondis. Les bordures des fleurs sont des moulures sculptées dans la pierre. Quatre moulures rectilignes et parallèles traversent horizontalement les bras de gauche à droite et rencontrent les moulures verticales du fût au centre du croisillon dans un losange mouluré entourant la fleur centrale.
Faut-il voir dans ces cinq fleurs un symbolisme ?
Ces cinq fleurs à quatre pétales occupent la place du Christ crucifié . Une fleur à quatre pétales est dite crucifère. Cela pourrait évoquer les cinq plaies du Christ . Celles-ci étant parfois représentées par cinq croix Au vu de la raison de l'érection de cette croix, cela est plausible.
Fût :Hauteur : 50 cm
Le fût, aux arrêtes chanfreinées, est traversé par quatre moulures rectilignes et parallèles qui croisent les moulures horizontales des bras du croisillon au niveau de la fleur centrale.
Socle : La croix possède un socle pyramidal à trois degrés aux arrêtes chanfreinées.
Piédestal :hauteur : environ 50 cm
entablement : La table est légèrement arrondie et possède un chanfrein sur tout son pourtour.
soubassement : Ce type de soubassement est unique à Nozay ! Il n'est pas fait en moellons maçonnés mais Il est constitué de quatre plaques de schiste assemblées. Le tout forme un carré de un mètre de large. Chaque côté possède un cadre de pierre de ½ centimètre d'épaisseur et à l'intérieur de chaque cadre, une moulure dessine un rectangle aux angles en forme de pique comme un petit-beurre LU ! Sur la façade, ce rectangle contient deux lettres gravées :
D G /soulignées d'une date : 1942
La date est celle de la création de la croix et les initiales sont celles de la famille commanditaire, la famille Dupuis /Guichon.
Les plaques sont tenues, sur les deux côtés par des fiches métalliques, une en haut, à gauche et une en bas, à droite.
Piétement : le piédestal de la croix repose sur un socle mouluré de quatre degrés chanfreinés
Historique
Date de création : 1942
C'est Auguste Dupuis et sa femme qui érigèrent cette croix , beaucoup plus récente que la plupart des autres croix de schiste de notre région. Elle est plus à rapprocher du calvaire de Créviac réalisé, lui, juste à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale.
Elle a été réalisé par les tailleurs de pierre de l'entreprise Gabriel Franck de Nozay.
Monsieur Dupuis, habitait, le « Chalet », proche de l'ancienne gare de Nozay. Il était greffier de justice et officiait à la mairie de Nozay. C'est pour expier la faute leur fils Jean qui eut des gestes déplacés envers une jeune fille, vers 1940, que cette croix a été crée.
Témoignages :
Inventaire des croix par l'Asphan vers 1985 :
Date gravée sur la face du piédestal : 1942. Une plaque indique le concepteur de la croix, l'entreprise Franck. Cette plaque aurait été construite par la famille Dupuy-Guichon. Mr Dupuis, en 1942, était greffier de justice de paix à Nozay. Madame Dupuy ne pouvait avoir d'enfant. La famille fit construire ce calvaire. Monsieur et Madame Dupuy auront par la suite, une fille (???)
Témoignage de Thérèse Bizeul, le 15 mars 2017.
Pendant ma jeunesse, j'ai côtoyé monsieur et madame Dupuis qui habitaient le « Châlet » près de la Gare. Auguste Dupuis, originaire de La Rémaudière, était greffier de justice et exerçait sa fonction , tous les lundis, à la mairie de Nozay. Je le voyais régulièrement, dans le cadre de son travail, pendant la moisson, à la ferme de mes parents à la Grange mais également, au Châlet, où régulièrement je venais danser avec d'autres jeunes nozéens, invités par Jean Dupuis, dît « Mickey », vers 1940.
Madame Dupuis, née Guichon, de Marsac, était la deuxième femme d'Auguste Dupuis. C'était une dame très bonne. Le couple n'eut pas d'enfant ensemble mais assura l'éducation du fils que monsieur Dupuis avait eu lors d'un précédent mariage. Ce fils s'appelait Jean. C'était lui qui nous invitait à ces après-midis dansants . Il n'était, pas très beau, un peu niais et pas très intéressant.. Il eut,un jour, dans les locaux de la mairie de Nozay, des gestes déplacés à l'encontre d'une jeune fille.Cette histoire fit grand bruit dans la commune, c'était le fils du greffier ! Et c'est en expiation de cette faute que la croix Dupuis fut érigée en 1942.
Sources :
Inventaire des croix par l'Asphan vers 1990 (fond Renée Lizé)
Témoignage de Thérèse Bizeul, en mars 2017.