Nature de la croix : croix de chemin
Emplacement : 36, route de Rennes à Nozay.
Propriétaire actuels (2016): monsieur et madame René Lagrange
Ancien propriétaire : Monsieur De Maquillé.
Descriptif
Type de croix : croix latine
Matériaux utilisés : Pierre bleue pour l'ensemble du monument
Croisillon :descriptif : croisillons à section rectangulaire, très peu larges, rainurés, mangés par le lichen, sauf le bras droit qui semble un rajout postérieur. Un chanfrain taillé en forme de cordelière orne la partie basse.Le croisillon est disproportionné par rapport au fût.
Christ sculpté :
Le Christ naïf est très rudimentairement taillé et de peu d'épaisseur avec un visage à peine exquissé, peut-être est-il couronné d'épines mais il est mangé par le lichen. Les bras, très rudimentaires, sont démesurés et s'étendent jusqu'aux bouts des croisillons. Le bras droit a perdu de son épaisseur et le bras gauche,même s'il possède le même caractère frustre, doit être plus récent.Les jambes et les pieds sont réduits à un long triangle très effilé.
Posture : C'est un Christ résigné avec un périzonium mais sans titulum ni suppédaneum.
Fut :Le fût est très long par rapport au croisillon et semble très ancien.Il ne possède pas de niche. De chaque côté du fût montent deux chanfreins, taillés de façon frustre, en forme de cordelière.
Piédestal :Il n'y pas de socle.
-entablement : Une grande dalle de schiste monolithique, beaucoup plus récente que la croix.
-soubassement : En maçonnerie de blocs de pierre bleue très régulier. Cette maçonnerie ne semble pas très ancienne.Il n'y a ni niche ni ornement.
Etat du monument: Bon état mais la croix prend le lichen.
Historique
Date de création : ???? Henri-Alexandre Rocher et un maître-tailleur de pierre considèrent, en 1923 , qu'elle est très ancienne, plus que centenaire et probablement antérieure à l'époque révolutionnaire de 1789.
En 1923, elle se réduit à une simple croix (sans soubassement), directement plantée dans le sol et amputée de l'un de ses bras. L'environnement se compose de ronces et d'aubépines.
A quelle époque a t'elle été remontée sur un socle et que son bras a été remis ? C'est, là, une chose à retrouver.
Cette croix et le terrain voisin ont appartenu à la famille De Maquillé (parc de l'autre côté de la route) avec comme condition à la vente une obligation de prendre en charge la croix qui ne devait pas être détruite (Témoignage de madame Anna Mathelier) .
Croix des Rogations : Cette croix n'était pas sur l'un des circuits des processions des Rogations.
Témoignages
Extrait de l'étude sur les croix de Henri-Alexandre Rocher, en 1923 :
« Quand on quitte Nozay par la route de Rennes et que l'on chemine sous les grands arbres dont elle est bordée, la première croix que l'on rencontre est celle de la bâtisse. Cachée dans un nid de ronces et d'aubépines, elle est à peine visible, on en aperçoit seulement le sommet immergeant du feuillage. C'est l'un des plus anciens calvaires de Nozay. C'est la croix simple sans aucun ornement qu'un Christ naïvement taillé qui la décore. De chaque côté du pied, directement planté dans le sol, montent jusqu'aux bras, du moins jusqu'à celui qui reste ,car la croix est mutilée, des chanfreins taillés en forme de cordelière. C'est là un ornement que je n'ai trouvé que dans la croix des Buffais ; j'en ai parlé à un maître-carrier et à son avis comme au mien, c'est là un gage d'ancienneté que confirme d'ailleurs la rudimentaire sculpture du Christ. Quel âge donner à cette croix ? Je ne sais mais, sans doute, elle est plus que centenaire car s'il est admissible que la Révolution ait abattu les croix dans notre pays, rien ne prouve qu'elles aient toutes été détruites et il est fort possible que la croix de la Bâtisse particulièrement soit antérieure à l'époque révolutionnaire, sauvée des iconoclastes et relevée à la pacification. Comme la croix de la Grustière,la croix de la Bâtisse est de pierre de Nozay »
Témoignage de Jeannine Bruhay, en avril 2017 :
« Les prairies et les champs en arrière de la croix appartenaient à la famille Jouny. C'est vraisemblablement à cette famille, qu'un dentiste acheta le terrain pour y faire son cabinet. Ce cabinet est désormais un cabinet de kinés. Et pour moi, c'est ce dentiste qui aurait refait la croix de la Bâtisse, car, elle fut restaurée en même temps que la construction du cabinet » !
Photos/dessins/plans
Dessin par Henri-Alexandre Rocher, en 1923/ page 8 de son étude sur les croix
Les sources
Témoignages d'Anna Mathelier et de Jeannine Bruhay
Ouvrage de Henri-Alexandre Rocher sur croix de Nozay en 1923/1924